À propos du musée

Présentation des œuvres majeures

Asasuzu Cool of the Morning
1925 Rouleau de soie suspendu 219.0 × 83.5cm 6e exposition de l’académie impériale des arts
Cette œuvre a été présentée à l’exposition impériale, qui était financée par le gouvernement. C’est un de ses chefs-d’œuvre. Lorsque Kiyokata avait des doutes sur son travail, il se dirigeait vers cette œuvre et se disait : « Je me suis complètement retrouvé ». Cette peinture est basée sur sa vie à Kanazawa Hakkei (de nos jours situé à Kanazawa-ku, à Yokohama). Il avait pour habitude de marcher en compagnie de sa fille aînée tôt le matin, lorsque la lune était encore visible dans le ciel. Les rizières s’étalent au loin et une fleur de lotus s’épanouit derrière sa fille.


Ichiyō no haka La tombe de madame Ichiyō
1902 Couleurs sur rouleau de soie suspendu 128.7 × 71.0cm 5e exposition Ugōkai
Inspiré par l’histoire de Kyōka Izumi (publiée en 1900 dans le magazine littéraire Shinshōsetsu), Kiyokata eut l’idée de cette peinture après avoir visité la tombe de la famille Higuchi, située à l’époque au temple Tsukiji Hongan. Il nota « La pierre tombale arrive à hauteur de ma poitrine » dans les marges du carnet de croquis qu’il avait sur lui. Ce portrait de Midori, la protagoniste de la nouvelle « Qui est le plus grand ? » écrite par Ichiyō Higuchi, s’appuyant sur la tombe de la famille Higuchi, se base sur le croquis qu’il dessina à ce moment. Le narcisse en papier dans les mains de Midori est celui que Shin’nyo, un garçon qu’elle aime, pousse à travers la grille de la porte le matin de son départ pour son entraînement bouddhiste, dans le dernier chapitre de l’histoire.


Chōseki Ankyo Vie quotidienne
1948 Couleurs sur rouleau de papier Matin 42.2 × 124.0cm/
Midi 42.2 × 60.5cm/
Soir 42.2 × 158.6cm
4e exposition des beaux-arts du Japon
Ces peintures ont pour thème la vie quotidienne d’un quartier paisible de Tokyo, où dans les années 1890, l’atmosphère d’Edo était encore bien présente, alors que le Japon venait tout juste de s’ouvrir au monde. Kiyokata a créé un rouleau peint qui déroule le temps de droite à gauche selon trois scènes de la vie d’un jour d’été de son enfance : matin, midi et soir. Matin : maisons en rangée au petit matin. Les mâts d’un voilier sont visibles à droite. Le garçon à droite porte des exemplaires du Yamato shinbun, un journal géré par le père de Kiyokata. Au centre, un vendeur de haricots cuits vend des plats, et à gauche, des voisins bavardent autour du puits tout en faisant leur toilette. On voit également une femme qui tire l’eau du puits, la première tâche de la journée. Midi : un vendeur ambulant de carillons à vent a déposé ses marchandises et se repose à l’ombre d’un lilas d’été. Il a suspendu beaucoup de carillons à vent et de lanternes en papier. Soir : à droite, une femme prend un bain en plein air derrière des battants de porte, à l’ombre d’un hibiscus en fleur. Un croissant de lune apparaît dans le ciel. Une autre femme nettoie des cheminées de lampes, assise sous un portail auprès d’un saule où volent des chauves-souris.    À gauche se trouve une scène représentant des clients profitant de la fraîcheur du soir pour boire le thé à l’échoppe « Mugiyu ».


Nigorie Troubled Waters
1934 Encre et couleurs claires sur papier 26.2 × 35.5cm chaque 3e exposition Rikuchokai
〔Résumé〕
Oriki, qui est l’attraction principale de la maison close Kikunoi, est attirée par le viril et généreux Tomonosuke Yūki. Lorsque Genshichi, qui s’est ruiné pour elle, la réclame, elle refuse de le voir. Il se dispute avec sa femme en voyant qu’elle a jeté un gâteau qu’Oriki avait offert à leur fils, puis les chasse tous les deux de la maison. Il tue Oriki en rentrant des thermes, et se fait hara-kiri.


Alors que Kiyokata relisait « Eaux troubles » (Nigorie), un roman d’Ichiyō Higuchi de 1895, ces images lui apparurent d’il ne sait où, et il les coucha telles quelles sur le papier. L’œuvre est composée de quinze images et d’un avant-propos intitulé « Illustrer le roman Eaux troubles ». Pendant sa jeunesse, Kiyokata a relu les romans d’Ichiyō « Eaux troubles » et « Qui est le plus grand ? » un nombre incalculable de fois. Pour lui, ces histoires étaient plus que de simples romans. Il vouait une profonde admiration à Ichiyō. Depuis ses débuts en tant qu’artiste et jusqu’à trois ans avant sa mort, il réalisera un grand nombre d’œuvres basées sur Ichiyō et ses romans. (L’image ci-dessus correspond à la 2e œuvre parmi un total de quinze.)


Chūmonchō Carnet de commandes
1927 Encre et couleurs claires sur papier 25.1 × 34.0cm chaque 12e exposition Kyodokai
〔Résumé〕
Après la restauration de Meiji, Onui, la fille d’un ancien garde officiel de shogun, devient prostituée. Le dix-neuf du mois, elle tente de se suicider avec un homme qu’elle a rencontré, mais l’homme survit. Alors que le temps passe, de sombres affaires impliquant des rasoirs se répètent, et l’aiguiseur de couteaux Gosuke a peur de l’anniversaire de sa mort. Cependant, le jour du dix-neuf, où il ne travaille normalement pas, il affûte un rasoir pour Owaka à la maison du Prunier Rouge, et ce faisant, transfert le fantôme d’Onui à la jeune Owaka. Tard dans la nuit, Kin’nosuke Wakinoya (le neveu de l’homme qui a survécu au double suicide) se perd sur les routes enneigées et arrive à la maison d’Owaka, qui l’entraîne vers la mort.
”Art sur table”
Kiyokata appela les œuvres telles que « Vie quotidienne » de l’« art sur table », une expression qui désigne les petits objets qui peuvent être étalés sur une table et appréciés jusqu’au plus petit trait de pinceau dans l’intimité de son foyer. L’art sur table se retrouve aussi dans d’autres de ses œuvres telles que Nigorie et Carnet de commandes, ou des illustrations, frontispices et livres de peintures.


Kiyokata a réalisé cette œuvre en treize feuilles sur la base du roman « Carnet de commandes », de Kyōka Izumi (1901). Un ami lui présente le romancier en 1901. Dès lors, ils travailleront ensemble et la mention « écrit par Kyōka, illustré par Kiyokata » se retrouvera sur le frontispice de livres et de magazines. Les deux hommes resteront amis jusqu’à la mort de Kyōka, en 1939. (L’image ci-dessus correspond à la 4e œuvre parmi un total de treize.)