Kamakura et les peintres japonais

Kamakura et les peintres japonais contemporains

Kamakura est connue pour avoir été la florissante capitale du shogunat de Minamoto no Yoritomo (1147-1199). Métropole du mouvement zen, elle est aussi la ville depuis laquelle s’est diffusée la culture zen à partir de l’ère Kamakura.
 À la moitié de l’ère Edo (vers 1735), le voyage se démocratise et Kamakura, forte de ses nombreux temples et sanctuaires, attire de nombreux pèlerins, qui visitent également le mont Ōyama et l’île d’Enoshima.
 Le début de l’ère Meiji (1868) connaît des progrès et une prise de conscience en matière d’hygiène et de santé, et Kamakura, célèbre pour sa végétation abondante et son climat chaud, est convoitée pour ses bienfaits. En 1889, une ligne de chemin de fer reliant Ōfuna à Yokosuka est mise en service, et Tokyo se trouve ainsi à environ deux heures de train de Kamakura. Cette facilité de transport permet à Kamakura de prendre son véritable essor en tant que destination touristique et lieu de résidences secondaires. Le tourisme continue de s’y développer lorsqu’ouvre en 1910 la ligne Enoshima, qui relie Fujisawa et Kamakura.

Attirés par sa végétation abondante et la proximité de l’océan et de la montagne, des peintres contemporains viennent également visiter Kamakura. Parmi ceux au style occidental, on compte Seiki Kuroda (1866-1924) qui installe sa résidence secondaire à Zaimokuza à la fin de l’ère Meiji et laissera des peintures inspirées par les paysages alentour. Ses connaissances et amis peintres, tels que Keiichirō Kume (1866-1934), lui rendent également visite. Ryūsei Kishida (1891-1929), quant à lui, déménage à la fin de l’ère Taishō (vers 1923) du quartier Kugenuma de la ville de Fujisawa au quartier Hase de Kamakura, où il y vivra le restant de sa vie.
 Parmi les peintres au style japonais, Yuki Ogura (1895-2000) déménage dans le quartier nord de Kamakura en 1939, suivie l’année suivante de Seison Maeda (1885-1977) qui déménage de Tsurumi pour s’installer dans un lieu plus paisible, à Yamanouchi (quartier nord de Kamakura). Parmi les élèves de Seison, Tadashi Moriya (1912-2003) s’établit lui aussi à Yamanouchi l’année suivante, Chōu Ōta (1896-1958) déménage au même endroit en 1951, et enfin Ikuo Hirayama (1930-2009) s’installe dans le quartier de Nikaidō en 1972, où il y vivra jusqu’à la fin de ses jours.

 Après la guerre, en 1946, Kaburaki Kiyokata (1878-1972) déménage de Gotenba, où il était évacué, pour s’installer à Zaimokuza. Shinsui Itō (1898-1972), évacué quant à lui à Komoro, déménage à Yamanouchi (Kamakura) en 1949 et exerce son art dans la montagne, dans un atelier qu’il nomme le Geppaku Sansō. Shinsui peindra un portrait de son maître essayiste Kiyokata, qui lui rend visite depuis Zaimokuza.
  En 1954, Kiyokata, alors âgé de 76 ans, s’établit à Yukinoshita et y vivra jusqu’à son décès à 93 ans en 1972. Kiyokata affectionnait Yukinoshita et disait : « Cet endroit est calme à l’intérieur et animé à l’extérieur ». Ce lieu était vraiment idéal pour lui.

 Kamakura est encore de nos jours une ville animée, avec sa grande rue de Wakamiya, sa rue Komachi et la route Kamakura kaidō, mais il suffit de prendre une ruelle pour se retrouver dans l’ambiance paisible de l’ancienne capitale.
 Nous espérons que vous apprécierez non seulement les œuvres, mais aussi le paysage urbain de Kamakura et sa végétation abondante chérie par les peintres contemporains.
Katsuta Kazumasa
Shinsui Itō faisant un croquis de son maître Kiyokata.
Vers 1951, dans la demeure de Kiyokata à Kamakura.
Photo : Kazumasa Katsuta
清方先生像
Portrait de Kiyokata Kaburaki (croquis) 1951
Collection du musée

L’histoire de la peinture japonaise expliquée simplement